un autre jardin

Diaporama et film en bas de page
La prairie de fauche est un endroit de mon jardin qui me tient particulièrement à coeur de par son histoire et de par
la remarquable biodiversité qui l'habite.Je me souviens de ce jour de printemps 1997 où j'ai enfourché ma bicyclette
pour aller visiter un terrain à vendre dans ce hameau du Brabant wallon.Je crois aux esprits et aux forces de la nature
Ce jour-là,il m'a été offert le grand privilège de pouvoir observer sur les chardons qui avaient colonisé ce
lopin de terre laissé à l'adandon, un spectacle d'une grande beauté.Un groupe d'une dizaine de chardonnerets jouant
les équilibristes se nourrissaient des graines de ces plantes considérées comme hors-la-loi après le 15 juillet parce qu'elles
ont pour seul tort de vouloir se ressemer ça et là au gré du vent qui emporte leurs graines .Sans la vue de ces
magnifiques oiseaux et sans le passage d'une famille de chevreuils bondissants devant mes yeux ébahis dans la forêt
qui borde le terrain,je pense bien que je n'aurais pas eu ce petit déclic qui forge un destin et qui m'a poussé à acheter
cette parcelle de terrain dont personne ne voulait.Depuis ce jour et jusqu'à cette année de l'an 2008,il ne m'a plus jamais
été permis d'admirer un groupe de ces splendides oiseaux.Pour quelle raison?,qu'ai-je fait de mal dans l'entretien du
jardin pour être ainsi privé de ce bonheur.La réponse m'a été apportée un matin de juillet 2005.Ce jour-là et alors que
me conformant à la loi,je m'apprêtais comme chaque année à faucher une partie du jardin colonisée par les chardons.
il faut vous dire que cela devenait urgent la floraison du terrible cirsium arvense avait commencé et si je ne voulais pas
me sentir coupable aux yeux de la loi,il me fallait abattre ces géants plus grands que moi.Il faut vous dire que je ne mesure
que 168 cm.Enfin passons sur ce détail pour vous dire que sans l'intervention de mon voisin et ami Jh,je m'apprêtais la
mort dans l'âme au grand massacre.Il me dit qu il trouvait la parcelle très belle et qu' il serait dommage de se priver de la
vue de ces petites fleurs arborant des couleurs pastel allant du rose au mauve suivant l' avancement de leur floraison.
Ecoutant ce bon conseil et ce signe du destin,je me résolus à les laisser fleurir.Bien m'en a pris,quelques jours plus tard
et par une journée bien ensoleillée,j'ai eu la grande surprise de voir la plus grande diversité d'espèces de papillons et
d'insectes en tout genre qu 'il m'ait été donné d'observer sur une plante.Au lieu de visionner microcosmos à la télévision
je l'avais en direct devant mes yeux.Le spectacle était gratuit et d'une variété étourdissante.Ivre de bonheur devant la
magie de l'instant,je ne savais plus où donner de la vue,de l'ouïe et du toucher.J'étais au paradis.Depuis ce jour,ma
vision du jardinage a radicalement changé.Je me suis intéressé aux plantes dites sauvages.Bien sûr ce ne sont pas toujours
à première vue des canons de beauté,mais à y voir la vraie beauté on y scrute la délicatesse et l'abondance de leur
floraison,l'harmonie de leur association au niveau des formes et des coloris et par dessus tout une générosité à nourrir un petit monde à première vue un peu effrayant pour certains mais aussi si beau et essentiel à la survie des paysages
qui nous entourent.Sans plante sauvage,peu ou pas d'insecte,donc pas ou peu d'oiseau,mammifère ou batracien,bref des
paysages sans vie.Par rapport aux chardons si généreux,ne serait-il pas temps d'abolir cette loi d'un autre temps où
l'agriculture intensive n'avait pas encore détruit une bonne partie de notre biodiversité.Si nous voulons encore observer des chardonnerets,des papillons et des abeilles et au-delà du plaisir que cela nous procure si nous voulons tout simplement
survivre il serait plus judicieux d'interdire les pesticides qui nous empoisonnent insidieusement jour après jour et de retrouver
une agriculture plus proche de la pacha mama,notre terre mère,une agriculture qui respire au rythme de la vie et non pas
de l'exploitation à outrance qui rend la terre stérile et qui croit trouver dans les ogm soutenus par les grandes multinationales
la solution miracle.En tout cas,moi j'ai fais mon choix,je gère ma prairie de fauche en harmonie avec la nature et comme pour
me remercier du choix que j'ai posé,dame nature m'a remercié.Comme cadeau de Noël,j'ai vu revenir les chardonnerets
ils étaient 8.Lors de cette période de grand froid ils se sont nourris de graines de fleurs sauvages,d'aulnes et de cosmos.
Je ne peux vous dire s'ils se sont nourris de graines de chardons mais je le crois bien volontiers.En tout cas j'y vois dans
ce retour que mon coeur a longtemps espéré le signe d'un merveilleux espoir que rien n'est jamais définitif et que par une
gestion saine de notre jardin nous pouvons y créer un refuge pour la vie.Si chaque jardinier se laissait guider par la
beauté de la vie habitant son jardin,plus jamais il n'emploierait de pesticides parce qu'il n'y a rien de plus triste qu'un
magnifique jardin sans vie.Laissons la nature trouver son équilibre en la guidant et en se laissant guider par elle,pour faire
de nos jardins un maillage de jardin nature où toute forme de vie a sa place.Abandonnons tous ces produits toxiques qui
nous empoisonnent jour après jour un petit peu plus et trouvons ensemble des solutions pour pouvoir nous en passer.
Pour suivre voici un diaporama et une petite vidéo représentant un échantillon de la biodiversité animant la prairie de
fauche

Petit conseil
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Petit conseil, pour regarder la vidéo en grand écran, cliquez sur la petite flèche à gauche de l'écran, ensuite HQ, ensuite cliquez sur le petit cadre à droite de HQ et éloignez vous de l'écran pour une meilleurs visibilité.